le texte :
À la fin du roman La Grammaire est une chanson douce, Jeanne et Thomas attendent avec tous
les habitants, y compris le directeur-girafe, que leurs parents viennent les chercher sur l’île, en
hydravion.
— Je le vois, cria Thomas, montrant l’ouest.
— Je le vois aussi !
— Tu mens : tu regardes de l’autre côté !
— Jeanne a raison. Vos parents arrivent chacun d’un bout du monde.
Nous baissâmes la tête. On a beau s’entraîner, on a toujours du mal à croire ses parents
séparés. [...]
Je restais muette.
Accompagnés par leur cortège de paroles volantes, les deux hydravions amerrissaient
côte à côte.
D’une petite voix blanche, je réussis à poser la question qui me brûlait la langue.
— Et les mots... ils peuvent faire recommencer l’amour ?
Monsieur Henri hocha la tête. Ce jour-là, il portait drôlement sa guitare, le manche sur
l’épaule.
— Tu me permets d’être franc, Jeanne ? Tu es grande maintenant, presque une adulte.
Alors je vais te dire la vérité. Pas toujours, Jeanne. Les mots ne peuvent pas toujours faire
recommencer l’amour. Ni les mots, ni la musique. Hélas.
Un orchestre s’était approché, deux trompettes, au moins dix tambours, ils jouaient joyeusement
pour nous, de plus en plus fort. Monsieur Henri dut me crier la suite.
— Mais ça n’empêche pas d’essayer. On essaie, Jeanne, depuis dix mille ans, on essaie
tous...
Les deux hydravions s’étaient arrêtés, portes encore fermées, au milieu de la lagune1. Les
oiseaux, jaloux de tous ces évènements, boudaient très haut dans le ciel.
Érik Orsenna, La Grammaire est une chanson douce, chap.21
la question :
comment comprends-tu le titre de l’oeuvre, La Grammaire
est une chanson douce ? Plus précisément, quels sont les deux points communs
qui existent entre la grammaire et la chanson ?
merci de votre aide.